Un pèlerinage mythique en Bretagne commencera lundi 31 juillet devant la cathédrale Saint Samson de Dol de Bretagne. D’ après une estimation jusqu’à 1 000 pèlerins vont se mettre en route pour un pèlerinage de 140 kilomètres. Les fidèles vont rejoindre Rennes le 5 août au bout de six jours de marche. Ils passeront par Pleine-Fougères, Bazouge-la-Pérouse, Maen-Roch, Gosné, Saint-Sulpice-la-Forêt. Pour compléter le Tro Breizh initial de 250 kilomètres de marche, le pèlerinage va continuer vers Nantes l’année prochaine.
Cette année le Tro Breizh a déjà connu un prélude autour de la Pentecôte du 27 au 29 mai 2023. Les croyants ont suivi les pas de « Marie-Anne Picard » née en 1599 dans le Finistère, morte à Saint-Pol-de-Léon en 1652. Cette femme – une grande figure de mysticisme – fascinait les philosophes de l’époque comme par exemple Descartes.
Une semaine avant, dans la Manche, avait lieu un pèlerinage d’une journée vers le Mont Saint Michel en marchant de Genêts à travers les grèves pendant quelques heures. La période de fin juillet, début août se prête visiblement à des pèlerinages.
Ce sont les périodes de christianisation qui, en Normandie et en Bretagne, mènent à des cultures différentes par l’histoire différente. La Normandie trouve son centre dans le Mont Saint-Michel. En Bretagne on crée des cathédrales : Saint Corentin à Quimper, Saint Pattern à Vannes, Saint Vincent à Saint Malo, Saint Etienne à Saint Brieuc, Saint Samson à Dol de Bretagne, Saint Tugdual à Tréguier, Saint Pol-de-Léon. Toutes ces églises trouvent leur début entre le 5ème et 6ème siècle, et sont établies comme cathédrales au 11ème et 12ème siècle, au moment alors où Robert de Torigni stabilise religieusement et économiquement le Mont Saint-Michel.
La grande différence dans le développement: les Bretons créent des évêchés autour des moines qui les ont christianisés. Dans le cas de Saint Brieuc la ville prend même le nom du moine qui est venu du « pays de Galles », la cathédrale porte ensuite le nom de « Saint Etienne » (de Padua). Les églises subissent presque toutes le même sort : brulées, détruites, rebâties. On y retrouve presque partout le même style : une base romaine développée en gothique.
Les chrétiens bretons avaient développé une philosophie. Ils ne voulaient pas oublier les moines et les gens qui étaient venus des îles, avaient cultivés les terres, leur avaient apporté la nouvelle religion : le christianisme. Etait né alors le pèlerinage de cathédrale en cathédrale, dont le trajet le plus long s’étendait sur 250 kilomètres. On se devait en tant que bon breton croyant de l’avoir fait une fois dans la vie. Une coutume qui s’est maintenue jusqu’ au 15ème siècle et s’est perdue ensuite.
Il y a 29 ans, la « marche des pèlerins bretons » a trouvé un nouvel élan. L’année prochaine elle fêtera ses trente ans et elle intéresse de plus en plus de monde. Cette année on compte sur une participation de 1 000 fidèles pouvait on lire dans un article de « Ouest France ». L’intérêt pour des pèlerinages semble s’accroître depuis plusieurs années. Le chemin de Saint Jacques de Compostelle attire des marcheurs. Un comédien célèbre allemand qui l’a fait entièrement en avait fait un livre « Je suis juste parti pour un moment », livre de grand succès. Il y décrit ces moments où il se retrouve lui-même. Le chemin de Saint Jacques de Compostelle et le chemin du pèlerinage pour le Mont Saint Michel se croisent à Ardevon.
Un pèlerinage comme le Tro Breizh nécessite une organisation immense. Un camion transportera les bagages des croyants. Il faut organiser un petit déjeuner, un déjeuner, un diner pour tout le monde. Les fidèles payent autour de 190 Euros pour les repas durant la semaine. Et il faut trouver des lits pour la nuit et les installations sanitaires. A Pleine-Fougères on compte d’un côté sur des familles qui seraient prêtes à héberger un pèlerin pour une nuit. Des lits seront préparés dans la salle de sport et des tentes érigées sur le terrain de sport.
Remarquons : Pleine-Fougères est une petite ville de 2 000 habitants, aussi bien Bazouges–la-Pérouse, Maen-Roch, Gosné et Saint-Sulpice-la-Forêt. Tous ces lieux entreprennent d’énormes efforts pour héberger les pèlerins qui – eux – marchent entre 20 et 30 kilomètres par jour. Une belle solidarité de la région.
Pleine Fougères d’ailleurs les accueille avec une fête. On attend les pèlerins ou simple randonneurs vers 17.30 h ce 31 juillet. La ville écrit dans un communiqué : « Pour l’occasion ils seront accueillis en musique par la Bouèze et un pot d’accueil sera organisé par la Commission animations. Ils seront hébergés dans les familles mais aussi à la salle omnisports et au terrain des sports. En soirée, un fest-noz sera animé par la Bouèze place Chateaubriand. Le lendemain matin, les marcheurs repartiront en direction de Bazouges.
Sources; Wikipedia églises Bretagne; Breizh Boutique, Ouest France; Wikipedia Robert de Torigni, Internet Mont Saint Michel, Fondation Mont Saint-Michel, Communiqué ville PLeine-Fougères, internet de différents diocèses Bretagne
Merci pour cet article. Le Tro Breizh (tour de Bretagne) fait en effet référence aux 7 saints fondateurs (Samson, Malo, Brieuc, Tugdual, Pol Aurelien, Corentin et Patern) et aux évêchés correspondants. On y rajoute souvent deux autres évêchés (Rennes et Nantes). Une légende veut qu’un breton n’accomplissant pas le Tro a alors son cercueil qui le fait à sa place à raison d’une longueur tous les 7 ans
Very interesting, thank you