Si l’art est l’expression des émotions humaines, on est bien servi pendant ce mois d’août à la salle des fêtes de la mairie de Pontorson. La salle, bien éclairée par ses grandes fenêtres, est un lieu idéal pour des présentations d‘art.
30 artistes présentent leurs œuvres dans la salle des fêtes à côté de la mairie de Pontorson. C’est une nouvelle conception d’exposition que l’association « La passerelle d’art » a développé. Elle dépasse les limites de Pontorson, a invité des artistes bretons de Pleine Fougères et des normands d’autres villes. .
On y trouve une multitude « d’expressions humaines ». Cela vaut la peine d’entrer dans la salle et de se promener dans l’exposition, même de s’entretenir même avec l’un ou l’autre artiste qui est sur place. On leur ferait tord si on se promenait avec ce regard furtif touristique qu’on a d’habitude dans ces expositions d’été.
Pendant la première semaine de l’exposition on trouvait les oeuvres de Sigried Mouraud. IOl fallait passer un moment devant ses tableaux. Elle remplit des espaces avec des mouvements en couleur. C’est une peinture calme, fine et aussi puissante. Il faut chercher un centre dans ses oeuvres pour y entrer et suivre le mouvement, qui de temps à autres est cassé par un contre mouvement.
A Pontorson elle expose ses compositions abstraites. A Donjon elle présente deux bateaux fantômes des vikings dans une galerie. Sigried Moureaud exprime ses émotions par ses couleurs. A Pontorson on trouve beaucoup de bleu et un seul clair, beige, optimiste. Cette jeune femme issue d’une famille franco allemande, infirmière en milieu hospitalier de profession, est atteinte de sclérose en plaque. Après un traitement magnétique – qui d’après elle – est beaucoup utilisé en Allemagne mais peu encore en France, elle vient de quitter sa chaise roulante et recommence à marcher. Sa peinture « est exutoire », dit-elle. Un regard de plus près sur ses compositions vaut la peine. Elle exprime ses états d’âme, se libère de ses craintes, mais exprime aussi ses espoirs par exemple avec le bouquet de fleurs qu’elle a composé et qu’elle tient dans ses mains pour la photo. Connaissant son histoire, ses toiles s’expliquent autrement mais jamais triste. Les galeristes parisiens commencent à apprécier sa peinture. Il lui proposent de présenter ses tableaux dans la capitale.