Plein, Plein, Plein

Le comité de fêtes, les associations et la municipalité de Pontorson voguent sur un succès inattendu. Tout semble leur réussir.

Sur le plan artistique, tout commence avec une exposition du groupement des artistes pontorsonnais (GAP) qui sur trois jours a attiré un grand nombre de visiteurs et a innové avec une soirée de musique pour l’ouverture de l’exposition. Ensuite vient l’exposition des artistes de l’association « Passerelle ».  Jusqu’au 20 août il y a 36 artistes qui exposent, dépassant largement les limites de la ville. Actuellement l’exposition compte plus de 1 000 visiteurs.

Et à la fin ce dernier lundi soir la Brocante avec le vide grenier concentré sur trois heures seulement. Il faut dire que c’était le lundi avant la fête de l’assomption, donc un weekend considérablement prolongé. L’idée de commencer tard l’après-midi et de continuer dans la soirée sur un laps de temps limité n’était peut-être pas la plus mauvaise.  

Dès le dimanche après-midi la présidence du comité des fêtes avec l’adjointe au maire Noëlle Desgranges et Dominique Meyer plus les techniciens de la ville ont marqué l’emplacement des stands. Les 90 participants avaient su où s’installer. Le nombre en soi est un succès pour la manifestation qui a connu des années de vide aussi bien par le nombre de participants que par le nombre de visiteurs. Cette année la foule se pressait sur la place de la mairie et dans la rue Saint Michel. Le restaurant éphémère sur la place dans l’ombre des arbres était plein de personnes qui dégustaient leurs saucisses frites ou leurs galettes ou crêpes.

Le comité des fêtes avait érigé trois tentes pour la vente de saucisses, de galettes et crêpes et de boissons. Noëlle Desgranges : « Il y a 15 bénévoles qui s’en occupent. Nous n’avons pas de difficultés à en trouver. Tout le monde aime travailler avec nous pour ces manifestations. » La soirée était un succès. Après deux heures le stock de crêpes était épuisé. Il fallait aller en chercher d’autres. Le secret du succès? « Il fait beau », sourit Madame Desgranges.  

L’année 2023 est en fin de compte la première année touristique « normale » après les années Covid. Pontorson est considéré comme « ville de base » dans la Baie. Et la ville semble avoir compris qu’il ne suffit pas de proposer des gîtes en masse et des restaurants en grande quantité pour être une ville touristique. On s’implique, on invente, on organise, on réalise des événements. Comme vendredi après-midi où Dominique Meyer et l’adjointe Christelle Dobetzky étaient sur les lieux pour préparer la soirée.  

L’utilisation des lieux change. La place de la mairie devient une place événementielle. Les concerts n’ont plus lieu seulement dans l’église. La rue du Dr. Tizon se développe déjà timidement en un lieu de concert, ce qui laisse prévoir ses possibilités une fois la restructuration du quartier de la gare terminée. La municipalité réfléchira sûrement aussi sur l’utilisation du parvis de la gare en ce moment là. En faire un « lieu pour flâner » devant une gare qui ne connait que deux trains par jour en « temps normal », comme les experts parisiens se l’imaginent, est euphorique. Mais aussi le prêche se profile.

Pontorson profite aussi de nouvelles infrastructures. Le « théâtre des Rives du Couesnon » est un véritable coup de chance pour le développement de la ville. Il attire autour de 1 000 personnes pour des manifestations. Il y a d’autres idées qui mûrissent. Celle  de nommer Pontorson comme « cité du pré-salé » est étonnante mais payante. Le restaurant de Brée propose les pré-salés depuis toujours sur sa carte. Depuis le début de l’année le « Relais Montois » a pris les pré-salés sans son offre gastronomique à trois variations sur sa carte. Sa spécialisation comme restaurant franco-italien à niveau élevé semble d’ailleurs avoir du succès. Pour y diner il faudrait réserver, sinon, pas de chance.

On peut d’ailleurs constater que la ville fait des efforts pour s’adapter à sa vocation touristique. On trouvait des petites pancartes avec des photos des menus avec leur prix. Pour les étrangers qui ne parlaient pas français il fallait tout simplement montrer l’image qui signalait le produit plus le prix et la commande se faisait sans difficultés.

Sur un autre plan il faudrait peut être innover. L’ année dernière les Allemands étaient – d’après leur nombre – le numéro un sur le podium des touristes étrangers. Leur nombre ne diminue pas cette année. Ce n’est pas étonnant vu le nombre de reportages sur le Mont Saint-Michel dans les télés allemandes. Mais ni à l’office de tourisme ni à la Gendarmerie on ne trouve un agent avec de « vraies » connaissances d’allemand. On préfère l’espagnol. Mais puisque les Allemands ne sont pas des Espagnols. . .

C’est une faille à laquelle on devrait trouver une solution l’année prochaine.