Kaleidoskop 30

KEOLIS SEME LE TROUBLE / UNE CUISINE POUR 2.100 REPAS / LE FILM DE LA SEMAINE / LA BAIE PERD DES HABITANTS /

Keolis sème le trouble

Il parait que l’Entreprise Publique du Mont-Saint-Michel ait deux bons partenaires pour la réalisation de ses souhaits : l’association pour le maintien la ligne Caen-Rennes (ADPCR) et la SNCF. La première a fait le lobbying pour un train Paris-Pontorson le weekend, la deuxième le fait rouler les vendredis, les samedis et les dimanches. Le succès : le premier vendredi c’étaient 78 touristes. Entre temps on arrive aux chiffres d’été, 164, 201 ou 178.

On fait la queue pour l’attendre et on fait la queue pour monter et on court de bus en bus pour être sûr d’avoir une place. (c) wy.

Un autre partenaire du Mont-Saint-Michel semble par contre être débordé et n’est pas à la hauteur. Le train arrive, les gens sortent par le passage de fortune vers le parking, mais les bus de Keolis pour le transport au Mont-Saint-Michel figurent parmi les absents. Le vendredi 27 décembre ils sont arrivés avec 35 minutes de retard. 35 minutes où les touristes ont attendu avec une légère pluie et des températures de 5 à 6 degrés. Le samedi 28 décembre, c’étaient toujours 10 minutes de retard. En plus : les touristes attendent sagement à la tête de leur quai, les bus de Keolis s’arrêtent au milieu ou à l’autre bout. Visiblement personne n’a expliqué le système du nouveau parking aux chauffeurs. Alors on les voit courir – les touristes asiatiques majoritairement – d’un bout de quai vers l’autre.

EXPLICATION     

Une phrase dans l’article « un projet ; un train, le Mont Saint Michel – Décryptage », paru le 26 décembre, a prêté à confusion chez des lecteurs et a mené à une discussion  avec l’association ADPCR. La phrase : « Si on veut être parfait, Keolis pourrait prendre en charge les touristes à Folligny. »

Ceci ne veut nullement dire que Keolis prenne les touristes dans leurs cars dès Folligny.

L’article avait décrit que c’était une erreur de concentrer le travail de contrôle des tickets et la vente des billets Pontorson – Mont-Saint Michel chez les conducteurs des bus.

Le train amène des touristes qui font prolonger la saison (c) wy.

Quel est le problème ? Il y a des touristes qui possèdent un billet de train pour Pontorson mais qui veulent aller au Mont Saint-Michel. Lors du contrôle par le chauffeur du bus, le chauffeur doit alors d’abord expliquer, qu’il faut acheter un ticket et ensuite leur vendre ce ticket. Ceci prend du temps, surtout quand il s’agit des étrangers qui ne parlent pas français. Au fond la SNCF transfère un problème à Keolis. En plus : il faut savoir que le français est souvent une langue minoritaire dans ce train.

Une solution pourrait être que des agents de Keolis accompagnent les touristes dans le train de Folligny à Pontorson et examinent les billets des touristes qui veulent aller au Mont Saint-Michel. On pourrait facilement aider les gens qui ont un billet pour Pontorson mais qui veulent aller au Mont en réalité. On pourrait ainsi adapter un système que la SNCF propose dans les trains internationaux, venant par exemple de l’Allemagne à Paris. Le personnel de bord du train propose d’acheter un billet de métro déjà dans le train ou même réserver un taxi pour les passagers. Un service de courtoisie très apprécié.  

Le lien :  https://inforama-leblog.fr/2024/12/un-projet-un-train-le-mont-saint-michel-decryptage/

Une cuisine pour 2.100 repas par jour

La ville de Pontorson et le Centre Hospitalier L’Estran créent un groupement industriel public. Le but en est la construction, exploitation et gestion d’une cuisine avec des produits chauds et froids, d’une cantine pour le personnel hospitalier et d’autres personnels territoriaux, d’un atelier pédagogique pour des activités variés et d’une salle de réception.

Le maire de Pontorson, André-Jean Belloir, qui est d’office président du conseil d’administration du Centre Hospitalier explique dans une réunion du conseil municipal : « Le Centre Hospitalier tiendra 80 % des parts, la ville de Pontorson 20 %. «  Vincent Bichon, premier adjoint: l’investissement est estimé à 10 millions d’Euros, entièrement financé par crédit. La ville de Pontorson garantit 20 % de la somme ».

Le maire: « La cuisine actuelle ne suffit plus aux besoins «. Le bâtiment sera érigé dans l’enceinte actuelle de l’hôpital. L’emplacement a déjà été créé. On a rasé un bâtiment existant.

Les membres du conseil municipal ont approuvé le projet qui porte quand même un certain nombre de risques dont on n’a pas parlé pendant la délibération.

On sait que la cuisine de l’Estran livre les repas pour le centre scolaire de Pontorson. La quantité n’a pas été évoquée. On n’a pas parlé de la quantité de repas qui sont livrés actuellement par la cuisine de l’Estran. Mais on a évoqué que l’ADMR a assuré faire produire 80 repas pour ses besoins, une fois que la nouvelle cuisine fonctionnera. La délibération du conseil municipal n’a pas évoqué l’impact économique du GIP sur les structures existantes. En quelle façon l’Estran doit-il marchander pour arriver à ces 2.100 repas par jour ? Qu’est-ce que cela veut dire pour le boucher à Pontorson ou pour le nouveau service d’un traiteur à Pleine-Fougères ?

 Il doit exister une étude de marché. Il doit exister un Business Plan qui évalue les risques. Ni l’un ni l’autre n’ont été présentés au conseil municipal.

 L’adjoint Vincent Bichon a annoncé qu’on garantira 20 % du crédit de 10 millions d’euros mais les conditions du crédit n’ont pas été présentés ni les banques avec lesquelles on négocie.

Une garantie de 20 % s’élève à deux millions d’Euros. Le conseil municipal a donc pris un engagement sur un gros risque concernant les finances de la ville. Le budget de fonction produira peut-être un million mais les engagements pris pour des projets courants bloque cette somme totalement. Le budget se retrouve avec des dettes de quatre et cinq millions. Dans l’avenir il faudra prendre en compte une dette théorique de deux millions tant que le crédit court. Ceci limite sérieusement les possibilités d’action de la ville.

Et puisqu’on n’a pas présenté aux membres du conseil les risques du Business Plan on ne sait pas si on calcule avec des pertes d’exploitations dans les premières années que la ville devrait garantir, possiblement même subir. Les membres du conseil municipal de Pontorson sont courageux d’avoir consenti au projet avec si peu d’information sur les risques.

La baie perd des habitants

La baie du Mont-Saint-Michel du côté normand perd des habitants. Dans les 6 ans entre 2016 et 2022 neuf communes de la  baie ont perdu 152 habitants. C’est le résultat du recensement 2022 que l’INSEE vient de publier. Le seul village à avoir gagné des habitants est Beauvoir qui a gagné 22 nouveaux habitants et dispose de 435 citoyens. Les raisons pour la perte sont faciles à énumérer. L’infrastructure est mauvaise en générale. Dans les villages on ne dispose pas de commerçants. L’infrastructure médicale est mauvaise. La baie dispose de trois médecins à Pontorson qui sont surchargés. L’infrastructure de télécommunication a tardé à s’améliorer. Le refus d’installer des tours de 5G est un désavantage. La région dépend de la voiture au moment où le gouvernement central, les régions, et même les villes font une politique contre la voiture. Et enfin : on n’a pas assez de logements modernes pour la location à long terme. Si on construit dans la région, ce sont des gîtes ou ce sont des maisons à vendre. Une politique de HLM, comme Pontorson la mène actuellement, est trop rare. Le transport public est sous-développé. Mais le vrai problème est le Mont Saint-Michel lui-même. Les limitations que la classification de l’Unesco inflige à la région, figen la baie sur son état agricole actuel et empêchent un développement économique – par exemple industriel – qui puisse créer un climat attraction.  

Parmi les communes qui sont en situation dramatique se trouve celle du Mont-Saint-Michel, qui a perdu sept habitants et qui dispose tout juste de 23 habitants. Il faut dire que les conditions de vie y sont plus que contraignantes. Beauvoir par contre a gagné 22 nouveaux habitants. La situation des villages et villes :

Pontorson (-31/4.319) ;  Aucey la Pleine (-20/413) ; Tanis (-28/273) ; Huisns-sur-mer (-23/169) ; Servon (-21/257) ; Courtils (-6/219) ; Céaux(-16/413).

Le film de la semaine  

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