Une heure de cérémonie, deux discours, deux médailles pour le sous-préfet qui a été très applaudi à plusieurs reprises dans une atmosphère détendue. On avait préparé une grande cérémonie de départ dans la salle du conseil municipal à Avranches pour Gilles Traimond, le sous-préfet d’Avranches. Des maires, des conseillers départementaux, le sénateur Bas, le député Bertrand Sorre, en somme 150 personnes étaient venues pour lui dire au revoir. On sait que le corps préfectoral change régulièrement d’affectation. Mais cette réunion d‘adieu sortait du cadre habituel.
Il y a des réceptions d’au revoir qui sont formelles, il y en d’autres qui sont joyeuses avec des réflexions ironiques et pleines de regrets. Des mercis il y en avait beaucoup, ce vendredi soir à Avranches, des anecdotes et des rires aussi, lorsque le préfet Frédéric Périssat racontait que de temps à autre il se demandait si c’était bien lui le préfet. Le travail de Gilles Traimond n’était pas facile. La restructuration de l’administration de la Baie et du Mont Saint Michel, la renaturalisation de la Sélune et de la Sée, la création des communes nouvelles par exemple dans le cas d’Avranches, ce qui avait apporté 3 000 nouveaux habitants à Avranches. Les maires dans la salle étaient reconnaissants pour le travail de Gilles Traimond qui avait toujours été orienté vers la solution des problèmes.
Lui même avouait dans son discours d’au revoir s’être énervé de temps à autre de la bureaucratie, et de ses lenteurs. Mais il regrette surtout ne pas avoir pu résoudre les problèmes de téléphonie à Chausey. Et il annonce que son successeur verra bientôt les premiers panneaux solaires sur ces îles. Le sous-préfet partant jouissait d’une grande sympathie parmi les élus. Lui-même s’était fortement impliqué pendant les 5 ans de son travail à Avranches. La réception dans la salle du conseil d’Avranches était une cérémonie amicale qui cachait en vérité des regrets de voir partir un haut fonctionnaire humain et plein de bon sens. On sentait une affection pour cet homme, qui retrouve son prochain poste à Fougères, à 47 kilomètres ou 38 minutes d’autoroute. Mais on sentait aussi une très grande collégialité dans ce corps de hauts fonctionnaires. Impressionnant.
Le préfet de la Manche, lui, doit résoudre un problème que le gouvernement à Paris lui a créé. Deux de ses trois sous-préfets opérationnels – Coutances et Avranches – sont partis et vont être remplacés. Même si l’administration va continuer à préparer des dossiers, la Manche va perdre une certaine compétence, le temps aux nouveaux arrivés de se retrouver dans le pays. Les sous-préfets auront besoin de temps pour connaitre leur terrain de travail, les hommes, les organisations et le jeu des influences. En plus le préfet Frédéric Périssat va perdre son secrétaire général qui est muté. Il admet que la situation ne sera pas facile à gérer et que ce sera compliqué sur le terrain.
