Barrer le centre ville pour les voitures, envoyer les gens de l’autre côte du Couesnon pour se garer, dévier les touristes internationaux sur leur chemin vers le Mont Saint-Michel, déplacer même la messe du dimanche dans une autre église, bref : fermer le centre ville totalement pour la vie normale. . . quelle ville le ferait ? Pontorson l’a fait dimanche, 14 mai pour le premier semi-marathon, qui est parti du centre ville et dont l’arrivée aussi était au centre ville. Le résultat : Ce fut une grande fête sportive pour 1 150 marathoniennes, marathoniens et quelques spectateurs.
Le marathon dans la Baie du Mont Saint-Michel était presque devenu une tradition. En 2022 on avait même pensé à le faire partir de Cancale et faire courir les participants le long de la Baie toujours avec la vue du Mont Saint-Michel. Mais : patatras, tout d’un coup la société amoris, organisatrice du marathon, se retire. Sans subventions du Département cela coûte trop cher.
Restait comme seul organisateur d’une course à pied l’association pontorsonnaise « courir dans la Baie ». Elle a organisé pendant une douzaine d’années les 10 kilomètres autour du Mont Saint Michel. Cette année pourtant, fini les 10 kilomètres, au lieu de ça : nouveau départ, nouvelle course, le semi-marathon de Pontorson. Au lieu de 10 il faut courir 21,1 kilomètres. « Courir dans la Baie » monte dans une catégorie différente, le marathon. La réponse est phénoménale. 1 150 veulent courir.
Il faut dire que le trajet est un des plus attirants qui puissent exister. D’abord quelques rues de la ville à passer, ensuite sur la voie verte le long du Couesnon jusqu’au champ de courses et après une vue libre sur le barrage et le Mont Saint-Michel. Puis on devait traverser le barrage et rentrer de l’autre côté de la rivière. Aussi un parcours psychologique. On savait qu’en s’approchant du barrage on aurait fait à peu près la moitié de la distance. Un point de référence pour planifier la course. Et en plus un changement de perspective. Plus on s’approche du barrage, plus le Mont grandit.
L’organisation de cette course était pourtant un gros travail. Il fallait sécuriser les rues à Pontorson, organiser les déviations avec la gendarmerie, il fallait discuter et convaincre l’administration et la municipalité. La ville y voyait un bon moyen de faire parler d’elle et de la placer sur le calendrier international des marathons. Le jour de l’événement on voit l’adjoint au sport, Philippe Royer à six heures du matin sur les lieux devant l’hôtel de ville regardant les installations et les mesures de sécurité. Et même cinq heures plus tard il discute encore avec des agents de la ville comment on pourrait mieux poser les barrières pour un futur événement et où il faudrait créer des ouvertures de passages.
L’association elle-même avait fait faire de petites médailles en bois pour chaque participant que les sportifs portaient au cou après l’’arrivée. Elle avait organisé des bananes et des boissons aux points de ravitaillement. La ville avait accordé une subvention de 2 000 Euro à l’association. Mais Pontorson a développé une façon indirecte de soutien pour des manifestations. L’administration de la ville soutient les organisateurs avec son savoir, met par exemple les barrières , sait sécuriser les lieux. Les organisateurs de l’exposition de vieilles voitures sur le champ de course racontent au même moment qu’on n’avait pas d’aide financière de la ville, mais qu’ on a préféré d’accepter l’aide technique de la ville qui était précieuse. Le semi-marathon a duré une matinée. Le dimanche à 14 heures le centre ville était libéré, les parkings libres, et on pouvait de nouveau circuler dans les rues de centre ville.
Puisque toute la manifestation était tout de même du sport de haut niveau, ici les vainqueurs:
Femmes
- Adeline James, St. James, 1.22:32 heures
- Alicia Minerbe-Levavasseur, Mortain, 1.26 :34 heures
- Clémence Corre, Saint Malô, 1.27:49 heures
Hommes
- Hugo le Pallec, St. André des Eaux, 1.11:42
- Fabien Guillermic, Lorient, 1.12:06
- Edouard Thebault, 1.12:10