Et si la Baie du Mont Saint-Michel devenait un centre pour les caisses à savon ? On connait les courses à Avranches et à Les Pas/Pontorson. Le lundi de Pâques s’y ajoutait un trajet intéressant à Pleine-Fougères. Le Maire, Louis Thébault, a déjà annoncé que sa ville complèterait le trio à l’avenir. Le lundi de Pâques y sera désormais marqué par les caisses à savon.
L’événement de l’autre côté du Couesnon était une coopération normande/bretonne. Pontorson est depuis longtemps un centre inconnu par le grand public des caisses à savon. Les experts pontorsonnais se rencontrent dans la section « bricado » du club « Amicale laïque ». « Bricado » était fortement représenté parmi les 31 participants du côté breton de la Baie. Le président de l’association pontorsonnaise, Joël Gaulier, se montre pourtant humble. On aurait tout juste aidé dans l’explication du classement et du déroulement, explique-t-il envers Inforama.
Aujourd’hui les caisses à savon sont rarement encore des caisses construites par quelques planches en bois sur deux axes et quatre roues. Léa, lycéenne de17 ans, pontorsonnaise, roule sur un tricycle parfaitement soudé. Elle mène longtemps la course qui consiste en trois manches. Mais dans la troisième elle heurte les murs de paille dans un virage et se renverse. Elle continue sa course mais elle a perdu sa victoire. C’était sa première course de savon. Malgré l’accident elle est sûre de continuer. On trouve aussi un ancien go-cart, moteur enlevé, en acier massif. Seule la tortue rappelle encore les débuts de cette caisse. Elle roule lentement, perd son souffle sur le bout plat devant la mairie. Mais il y a tout de suite tout un tas de spectateurs qui la poussent pour qu’elle puisse continuer tranquillement sa route.
Condition absolue d’une caisse à savon est qu’elle roule de ses propres moyens. Les moteurs sont interdits. Pour le reste, toute sorte d’imagination est permise. Ceci est valable aussi pour les vêtements. Philippe Legrand, avec ses 68 ans, un vétéran des caisses à savon, vêtu comme un arlequin, était pilote de prototype chez Renault dans sa vie active. Aujourd’hui il pilote sa caisse à savon. Yohann Lalouel, 26 ans, venant du Département du Calvados, est paysagiste et fait quelque 10 courses par an. Ou David qui est mécanicien et qui a construit sa « voiture » lui-même. Un beau monde, qui s’entend bien et qui se pousse mutuellement au départ pour qu’on ait le plus de vitesse possible au début.
Le parcours à Pleine-Fougères est sophistiqué. On prend de la vitesse au début, va dans un virage avec beaucoup de vitesse pour la perdre aussi tôt parce qu’on arrive sur une centaine de mètres sans pente. Ensuite on descend de nouveau, reprend de la vitesse, se trouve encore dans un virage pour arriver sur un bout de route le long de la mairie ou on ralenti. C’est ici qu’il faut donner un nouveau souffle à la tortue qui s’arrête nette. Les meilleurs font ce parcours en 57 secondes, mais il y en a qui mettent presque deux minutes.
Lundi de Pâques à Pleine Fougères : une nouveauté dans les animations de la ville qui a fait plaisir. Et puisque cela a plu, le maire annonce la prochaine édition : l’année prochaine, même jour, même heure.
Les prochaines courses à savon
20 mai 2023 à Avranches
28 mai 2023 à Les Pas/Pontorson