Le 8 mai 1945 et 78 ans après

Le 8 mai 1945 les Allemands capitulent. La Deuxième guerre mondiale est terminée. Elle avait duré six ans. 78 ans plus tard il n’y plus de survivants qui puissent raconter ce que cette guerre atroce a vraiment été. Les parents et les grands parents de la jeunesse d’aujourd’hui n’ont jamais connu la guerre en Europe.

Le père Tournerie, curé de la paroisse Notre Dame à Pontorson, a trouvé des pensées philosophiques sur la guerre. « C’est l’humiliation, dit-il. 1870/1871 l’humiliation de la France ; 1914/1918 l’humiliation de   l’Allemagne. 21 ans plus tard le nationalsocialisme allemand crée la nouvelle guerre cpomme revanche pour l’humiliation de 1918.» Mais pourquoi ensuite 78 ans de paix en Europe, pourquoi une entente franco-allemande ? « Nous avons découvert un respect mutuel l’un pour l’autre, et nous avons découvert la charité, vu ce que les guerres européennes ont créé comme malheurs ». Le « plus jamais ça » est le résultat des cruautés du siècle dernier.

Musique, sapeurs-pompiers, ancien combattants et le conseil municipal se mettent en ordre de marche pour aller au monument de mort après la messe. (c) Dominique Bretteville

On peut commémorer la fin de la dernière guerre en Europe de l’Ouest autrement qu’en pensant à 1945. Le Maire de Pontorson lit les noms des morts de toutes les guerres et on constate qu’il n’y a vraisemblablement aucune famille qui n’a pas perdu un père, un oncle, un frère, un cousin dans les guerres du XXème siècle. Ainsi le 8 mai 1945 devient un symbole de la guerre en soi.

C’est une jeune fille, Faustine, 13 ans, à Pleine-Fougères, qui rappelle que la guerre n’a pourtant pas été éradiquée. Dans un petit discours devant le monument au morts elle rappelle qu’il y a de nouveau des enfants, des mères, des pères qui meurent dans la guerre en Ukraine. La guerre a retrouvé son chemin en Europe et sa génération apprend directement ce que c’est qu’une guerre.

Faustine Crenne, maire du conseil municipal des jeunes lit un texte qui se refère à l guerre en UIkraine.
De d.à g. Léo Chiron qui lira un autre texte, Alain Roupie, président des anciens combattants, Frautine Crenne et le le maire de Pleine-Fougère, Louis Thébault. (c): wy.

Louis Thébault, maire de Pleine Fougères, pense beaucoup plus loin, lorsqu’il parle de la guerre. « Espérons qu’il n’y aura pas un jour une guerre pour des ressources de la terre » dit-il. « La sècheresse est un danger et les fleuves, dont l’eau garantit notre vie, peuvent devenir raisons de conflits. » Il pointe les guerres possibles autour de l’eau ou d’autres ressources qui se profilent déjà comme source de futures guerres. »

Le ministre des armées françaises, Sébastien Lecornu a écrit une lettre dans laquelle il évoque le tournant de la Deuxième Guerre Mondiale. Il évoque le tournant en Afrique du Nord, la Libération dé l’ Italie et mentionne spécialement l’armée du Général Leclerc qui libéra Paris. En entendant ces mots on pense instinctivement aux armées des Généraux Montgoméry (anglais) et Patton (américain) qui ont fait de la libération de l’Italie une course de compétition et de jalousie. On pense aux milliers de jeunes américains, anglais, canadiens, australiens, qui ont payé la capitulation de leur vie. Et on pense spontanément à Michel Sardou avec sa chanson « Les Ricains », où il chante « un gars venu de Géorgie qui se foutait pas mal de toi est v’nu mourir en Normandie . . . « 

Le maire, Louis Thébault, prend la gerbe à déposer au monument des morts. (c): wy.

  On comprend que dans les villes et villages aujourd’hui on ne pense pas uniquement à la guerre de 1939/1945 et on nomme les morts dans toutes guerres du siècle dernier. Mais raccourcir la capitulation de l’Allemagne nazie sur l’exploit du général Leclerc et la libération de Paris, ne correspond peut être pas vraiment à la vérité historique. Cela ne rend pas justice non plus par exemple à ces 4 400 jeunes soldats américains qui reposent pas très loin de Pontorson sur le cimetière américain à St. James. Eux aussi ont laissé leur vie  pour la capitulation du 8 mai 1945. Pendant le vin d’honneur à Pontorson on entendait une voix: « Nous devons aux Américains d’être ici aujourd’hui ».

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