Le long weekend du Jeudi 17 mai jusq’au dimanche 21 mai est un weekend spécial pour les villes de Highworth (Grande Bretagne), de Wassenberg (Allemagne) et de Pontorson (France, Baie du Mont Saint-Michel). Le partenariat entre la ville allemande et la ville française existe depuis 55 ans. Raison pour une grande cérémonie dans la salle des fêtes de la mairie. Autre raison: le jumelage entre Pontorson et Highworth existe depuis 33 ans.
A 7 heures du matin ce jeudi matin le bus de Wassenberg se mettait en route pour rouler 725 kilomètres avant d’arriver à Pontorson. Dans le bus : « 32 des 49 membres de la délégation allemande. Les autres prennent leur voiture privée pour venir à Pontorson. Dr. Karin Hilgers, présidente du comité de jumelage de Wassenberg explique au téléphone avec inforama: « La délégation est plutôt petite. D’habitude nous sommes autour de 160 à aller à Pontorson. » Nous faisions très souvent le voyage avec deux grands bus. » La « petite » délégation est dûe aux deux années de Covid. « La directrice du lycée de Wassenberg raconte : « Ces deux ans nous ont fait prendre beaucoup de retard».
La ville sera représentée cette fois-ci par Irmgard Stieding, deuxième adjointe de la ville. Le maire, lui, tout juste élu il y a deux ans, père de famille, croule encore sous les rendez-vous officiels et a délégué la représentation à son adjointe. Irmgard Stieding : « Nous avons développé un rythme dans nos anniversaires : On fête les impairs à Pontorson, les pairs à Wassenberg. » Le partenariat avec la ville allemande a été conclu officiellement en 1968. Il a commencé en réalité quelques années plus tôt. La jeunesse de Wassenberg a participé à un tournoi de football et de cette expérience est né l’ intérêt pour Pontorson.
Il faut dire que ce temps-là était très spécial. Mentalement on se trouvait toujours dans une période d’après guerre. Le voyage du président français Charles de Gaulle du 02 au 09 septembre 1962 avait trouvé son apothéose le 09 septembre. Il avait prononcé à Ludwigsburg son discours à la jeunesse allemande en allemand et décrit un avenir commun des deux pays. Le jumelage entre Wassenberg et Pontorson, sortant de la participation des rencontres sportives, sortait de l’habituel, mais il était dans l’air du temps. De Gaulle avait compris qu’il fallait gagner le cœur des peuples, une idée gagnante.
Dr. Karin Hilgers : « Dès le début, les échanges avaient lieu entre les familles, on y habitait pour deux ou trois jours. Très souvent on ne parlait ni français ni allemand, mais on arrivait à se comprendre. » Elle se rappelle des débuts d’une entreprise pontorsonnaise qu’elle a vécu. « Les trois jeunes gens qui ont créé Sidetech travaillaient dans le salon de Claude Lemétayer, lorsque nous y sommes arrivés. »
Dans un entretien avec inforama, Renate Palenga se rappelle des échanges des corps de fanfares , de son échange avec Pontorson et de trois semaines à la ferme d’une famille de Huisnes sur mer et de la chaleur de son accueil. Elle avait 19 ans à l’époque. Plus tard, sa fille Sonja avait pris le relais dans les échanges. Elle-même a gardé le contact avec la région et avec une des filles de la famille, qui a passé du temps à Wassenberg. Elle revient même aujourd’hui pour passer quelques jours de vacances dans la région.
Ceci est le passé. On vit toujours chez les familles pour les échanges. Dr. Karin Hilgers sera de nouveau accueillie par les Lemétayer. Mais l’échange lui-même s’est officialisé. La délégation pontorsonnaise se retrouve dans des dialogues européens et des tables rondes par exemple quand elle va à Wassenberg. En plus, le jumelage de Wassenberg et Pontorson s’est développé en un trio. Pontorson ayant convenu un jumelage en 1990 avec Highworth en Grande Bretagne, Wassenberg s’y est ajouté.
On aura donc une cérémonie très officielle ce vendredi 19 mai à la salle des fêtes de la mairie de Pontorson avec des discours et des hymnes nationaux. Les délégations vont passer l’après-midi sur le champ de courses où des courses seront dédiées aux jumelages. Les comités de jumelage ont invité à une soirée festive avec diner et bal pour le samedi 20 mai avant que les délégations ne quittent Pontorson le dimanche 21 mai.
L’enthousiasme de l’époque de de Gaulle s’est envolé depuis un certain temps. L’intérêt pour la langue de l’autre se perd de plus en plus des deux côtés des frontières. Un ministre comme Bruno le Maire, qui parle parfaitement allemand est devenu une exception en France. D’un autre côté on ne sait pas si un ministre allemand parle français. L’échange des jeunes se complique, parce qu’il n’y a plus assez de collégiens à apprendre l’allemand. Pour créer un échange, le lycée de Wassenberg coopère entre temps avec le collège George Brassens à Pontorson, l’école Sainte Marie à Fougères et l’école de Saint George le Reintembault. En Allemagne les élèves choisissent plutôt l’anglais et en France ils préfèrent l’espagnol.