Dr. Karin Hilgers est proviseur du lycée Betty Weis à Wassenberg, ville située dans le giron d’Aix la Chapelle près de la frontière hollandaise. Elle est en même temps présidente du comité de jumelage de Wassenberg-Pontorson. La rencontre européenne de cette année entre Pontorson, Highworth (Grande Bretagne), et de Wassenberg (Allemagne) avait lieu à Pontorson du 19 au 21 mai 2023. Une raison pour fêter les 55 ans de jumelage entre Wassenberg et Pontorson, 33 ans de jumelage entre Pontorson et Highworth (Grande Bretagne) et 13 ans de jumelage entre Wassenberg et Highworth.
Durant une cérémonie officielle, le vendredi, 19 mai, Dr. Karin Hilgers a prononcé un discours politique, formulant les craintes, les dangers et les exigences d’aujourd’hui. Dr. Karin Hilgers a introduit en France sobrement toutes les questions qui se retrouvent actuellement dans la discussion politique allemande et qui se retrouvent d’une façon différentes aussi en France. C’est la raison pour laquelle inforama – sans prendre position – publie ici de larges extraits de son discours, toujours illustré par des photos de Dominique Bretteville:
pour la ville de Pontorson. En arrière plan Dr. Karine Hilgers en tant qu’ observatrice.
“La dernière fois que nous nous sommes rencontrées ici, en 2019, nous étions préoccupées par les tendances nationalistes en Europe et dans l’UE, et nous étions heureux que les élections européennes se soient encore déroulées à peu près sans heurts et à cet égard. ….. A peine un an plus tard, la crise sanitaire nous a tenus en haleine…
Et puis il y a eu la guerre d’agression russe en Ukraine – c’est le terme utilisé en Allemagne et qui est certainement vrai. Les conséquences pour notre Europe ont été et sont peut-être encore plus graves que celles de la crise sanitaire – et il n’y a pas de fin en vue.
Il nous a été douloureusement rappelé à tous que la paix et la prospérité ne vont pas de soi, mais sont toujours des acquis.
Il ne va pas de soi que nous ayons à tout moment de l’énergie provenant de sources non dangereuses.
Il ne va pas de soi que nous ayons à tout moment une abondance de denrées alimentaires provenant du monde entier.
- que nous n’ayons pas à craindre la prochaine bombe
- que nous n’ayons pas à craindre pour nos enfants et petits- enfants qui se battent sur le front
- que nous n’ayons pas à fuir notre pays
- Mais il n’est surtout pas évident que nous vivions en paix.
- Comment le climat va-t-il changer ?
- Quelles sont les conséquences économiques, politiques et sociales auxquelles nous devons nous attendre
- Que pouvons-nous et devons-nous faire maintenant ?
Dans cette situation mixte, nous nous rendons compte que la « division du travail » dans le monde n’est pas uniquement positive : les goulets d’étranglement dans les chaînes d’approvisionnement nous inquiètent dans de nombreux domaines, notamment dans celui des médicaments. Avons-nous besoin de plus d’autonomie en Europe ?
Et comment voyons-nous le domaine militaire ? Avons-nous besoin, voulons nous plus d’armes ? ….
….Nous sommes solidaires des victimes de la guerre, nous fournissons des armes, nous accueillons les personnes en fuite et les soutenons du mieux que nous pouvons. En mai 2022, 173 personnes en provenance d’Ukraine avaient trouvé refuge à Wassenberg, dont 143 dans des logements privés. Tous ont été soutenus financièrement, certains ont entre-temps déménagé ou sont retournés dans leur pays d’origine.
Quel est le rapport avec notre jumelage ?
On ne le dira jamais assez : quand on se connait et qu’on s’apprécie, quand on connait les situations de vie et qu’on a été invité, quand on est ami, on ne se tire pas dessus. Les jumelages de villes sont un élément toujours important et qui fonctionne bien dans la recherche de la paix en Europe – je ne peux guère imaginer une meilleure prophylaxie…..
….Je remercie tous ceux qui d’une manière ou d’une autre s’engagent pour ce jumelage : Sans vous tous, notre monde serait plus pauvre. »
