Du vin breton au Mont Saint-Michel

D’ici quatre ans on aura une cuvée bretonne de la Baie du Mont Saint-Michel sur les tables de la région. Elle s’appellera « Domaine la Touche 2017 ». Les pieds de vigne sont plantés. Un vigneron et sa conjointe vont les surveiller pendant leur période de croissance. Le vin viendra du côté breton de la Baie, le ouple s’étant installé à Pleine-Fougères sur une parcelle avec vue sur le monument. Le vigneron ne veut pas en rester là. « Je suis à la recherche de deux hectares supplémentaires pour planter d’autres pieds de vigne », raconte-t-il dans un entretien avec inforama.

Arsène Boy, 31 ans, agronome et vigneron à Pleine Fougères. Il va créer la cuvéé Bio 2017 breton du Mont Saint-Michel. (c) wy.

Arsène Boy fait partie de la nouvelle génération des agriculteurs et des vignerons. Il accentue : « Tout est bio », ce qui veut dire qu’il n’y aura pas de pesticides. Sur sa première parcelle il a planté trois cépages : le chardonnay, le pinot noir et le chenin. Tandis que les deux premiers sont typiques pour la champagne et l’Alsace, le chenin est un cépage de la région d’Angers qui donne au vin une note aromatique. Sur son terrain der 1,2 hectare il a planté 5 000 pieds de vigne sur un hectare. Sur le reste il a planté des arbres comme abris.

Arsène Boy explique au maire de Pleine-Fougères, Louis Thébault, comment il a planté les 5 000 pieds de vignes. Le projet est porté ensemble par Arsène Boy et sa conjointe Anne Lorent, qui regarde avec leur fille de 7 mois dans les bras. (c) ville Pleine-Fougères

Arsène Boy est ingénieur agronome. L’homme de 31 ans a travaillé pendant cinq ans comme responsable de production dans un vignoble de Camargue. Une période assez longue, pour se décider à retourner en Bretagne avec sa conjointe. Anne Lorent vient de Redon, lui de Crozon. Les parents vivant à Paris, les amis à St. Malo, Pleine Fougères leur plaisait comme lieu pour se poser. Mais c’étaient surtout la région et ses terres, propice à la fabrication du vin. « La loi de libération du droit de plantation des vignes est un vrai progrès », dit-il dans un entretien avec inforama. « Depuis le vote de cette loi en 2016  on peut planter des pieds de vigne ailleurs que dans les régions viticoles. « Nous disposons aujourd’hui d’une grande variété végétale et nous sommes capables de produire du vin ailleurs que dans les régions traditionnelles. Tout dépend du sol et du climat », dit-il. « Ces deux conditions sont bonnes ici. »

Pied de vigne fraîchement planté dans le premier vignoble
de la Baie du Mont Saint-Michel du côté breton. La recolte aura
lieu en 2026, la cuvée sera de 2027. (c) wy.

Arsène Boy et Anne Lorent ne sont d’ailleurs pas les premiers vignerons en Bretagne. Dans la région des Vannes/Lorient il existe déjà des vignerons qui sont en train de faire de la Bretagne une région viticole. Il est optimiste parce que les experts y voient une conséquence du changement climatique. “On trouve des conditions pour la fabrication du bon vin plus au nord.” Il sait pourtant que son affaire  est de longue haleine. « Les pieds de vigne ont une durée de vie entre 30 et 50 ans et s’améliorent avec l’âge. Ce que nous plantons aujourd’hui, nous le cueillerons dans sa meilleure qualité à l’âge de notre retraite ».  

  • En 2021, l’Hexagone a produit 37,6 millions hectolitres de vin et de champagne, ce qui représente 14,5 % de la production mondiale de vin. D´après les statistiques de  l’Organisation internationale du vin (OIV), la France reste donc le deuxième pays producteur de vin en volume, derrière l’Italie et juste devant l’Espagne.

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