Les caméras dans les rues

Il semble qu’on ne puisse plus s’en passer : des caméras de surveillance. Dans les grandes villes elles sont devenues légion, dans les petites villes elles préparent leurs entrées et même les villages pensent à en installer. Les « incivilités » deviennent « normales » et les caméras de surveillance semblent le seul moyen pour y remédier. Mais il faut bien comprendre : dans un premier temps les caméras ne vont guère empêcher les malfaiteurs de commettre des « incivilités ». L’effet des caméras est indirect. On peut identifier ceux qui volent, ceux qui cassent, ceux qui « ornent » des murs avec leurs « œuvres artistiques ». Et seulement si les peines de toutes sortes sont assez conséquentes on peut espérer que les incivilités seront réduites.

Pleine-Fougères prépare activement l’installation des caméras pour 2024 (c) wy.

« Les caméras servent à dissuader, à détecter, à identifier », explique le major Pascal Pawlik de la compagnie de Gendarmerie de St. Malo dans la réunion du conseil municipal de Pleine-Fougères du 03 juillet 2023. L’ordre du jour est assez chargé avec 24 points à traiter, mais les 15 conseillers prennent le temps d’écouter le major. Le conseil municipal a pris la décision de principe d‘installer des caméras. Maintenant il faut apprendre ce que cela signifie et les conseillers prennent le temps pour l’apprendre. Il faut dire aussi que le maire Louis Thébault est adepte de transparence. Il inclut le conseil municipal le plus possible et ainsi le plus transparent possible dans la gestion de sa ville.

Major Pawlik est sans ambigüité dans son explication. La France a une législation des plus strictes sur la protection des citoyens. Installer des caméras veut dire bouger dans un cadre très stricte et contraignant. En plus : « Chaque département diffère dans ses exigences», explique le major.

Qu’est-ce qu’il faudrait faire alors pour que Pleines-Fougères puisse suffire aux exigences en Bretagne ?  « On doit d’abord savoir que, si on installe des caméras, il faut installer une salle de surveillance qui ne doit servir à rien d’autre. Ensuite il faut nommer du personnel pour la surveillance. Pour ce faire il faut assurer la transmission des données vers la salle de surveillance », raconte Pascal Pawlak. Le surveillant a le droit de dresser un « PV» immédiatement lorsqu’il constate par exemple un comportement violant le code de la route.

Restent les données personnelles. Qu’est-ce qu’on fait avec les photos et les films ? Pascal Pawlik : « On les garde pendant 15 jours. Les données sont stockés sur un disque dur. » Et: il faut avoir un agent de sécurité qui surveille.

L’investissement dans les caméras est lourd. Pawlik : « Il faut compter avec 1 000 à 2 000 Euros par caméra si on veut avoir un bon système ».

Le maire, Louis Thébault, joue la transparence et implique le conseil municipal dans la préparation dés le début dans la décision sur les caméras dans la ville. (c) wy.

Avant d’en arriver à ce stade il faut déterminer l’emplacement des caméras. La législation est stricte. Une caméra publique n’a pas le droit de filmer l’emplacement privé, par exemple dans une fenêtre d’une maison. Si jamais c’est inévitable on rend méconnaissable les fenêtres ou toute la surface d’une maison. De l’autre côté une caméra privée n’a pas le droit de filmer l’espace public. Il n’est donc pas possible de combiner les caméras privées avec celle du public par exemple dans les zones industrielles.

En somme l’installation d’un système de surveillance par caméra nécessite beaucoup d’argent pour l’investissement dans le matériel, une organisation sécurisée indépendante de l’administration communale, plus une coopération constante avec la Gendarmerie. Louis Thébault, le maire, crée une commission ad hoc. Les conseillers municipaux vont coopérer avec la Gendarmerie pour définir les endroits critiques pour l’emplacement des caméras. La commission va présenter une conception au conseil municipal. Le but étant de prévoir les coûts pour le budget 2024.

Avant l’installation il faut informer les habitants dans une réunion publique et il faut faire accepter le concept par une commission préfectorale. Le chemin est encore long.

A Pontorson aussi on pense installer des caméras. Mais “c’est compliqué”, dit le maire André-Jean Belloir. Il peut s’imaginer de les installer autour des écoles et des terrains sportifs. L’installation des caméras à Pontorson aurait donc le but de la protection des enfants et des jeunes. Le débats public au conseil municipal avec l’information profonde des conseillers municipaux par la Gendarmerie reste à être fait. Les investitions lourds en matériel et en personnel restent aussi être chiffrées.

Pour le maire de Pontorson, André-Jean Belloir, les caméras sont un sujet “compliqé”. Il pense néanmoins que si on les installe cela pourrait être autour des écoles et du terrain de sport. (c) wy.

Il y a des questions qui n’ont pas trouvée de reponses: C’est quoi une incivilité? Une fois défini, elle se passent où dans les deux villes? Et à la fin: à l’ état actuel de l’affaire il n’ y a aucune statistique sur leur développement qui soit publiquement connus. En vérité on est tout au début de la collection de données de toutes sortes pour cerner le problème de l’installation des caméras dans les deux villes.

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