La ville de Pontorson a commencé les travaux pour la création d’un nouveau quartier. Les tractopelles arrachent des tonnes de terre des terrains pour les viabiliser. Des travaux en hauteur de 1,1 millions d’Euros sont destinés à 20 parcelles sur un terrain de 8.000 mètres carrés à côté des salles de sport et le long de la voie verte. Le long de la rue Philipotte qui descend de la rue de Rennes vers la voie verte, on devra créer 9 maisons. L’idée derrière ces travaux : la ville veut stopper l’hémorragie de la perte d’enfants pour les écoles et reconstituer une meilleure moyenne d’âge dans la ville.
Le centre de connaissance, composé par une école maternelle et une école primaire, a perdu une classe l’année dernière et devrait perdre encore une classe pour l’année scolaire à venir. Le collège, qui fait partie de cet ensemble, en sentira les conséquences à l’avenir. Pontorson risquera de le perdre. C’est une conséquence de la politique des municipalités des années du siècle dernier. Il y avait une absence de politique de développement de la ville. Pontorson manque aujourd’hui de zones artisanales attractives, manque d’entreprises industrielles, manque de commerces de qualité et par conséquent d’une structure économique qui attire une main d’œuvre. Les municipalités n’avaient pas réalisé une politique active industrielle au moment où elle était encore possible.
La conséquence : la population ne s’est pas renouvelée, elle a vieilli. On connaît une phrase de la municipalité de l’époque où on parlait de l’implantation d’une usine Citroën dans la région. « On ne veut pas d’ouvriers ici ». On ne peut plus vérifier la vérité de cette phrase, mais on se la raconte toujours. Des décisions malheureuses des mêmes municipalités sur la circulation font traverser la ville par les camions de grandes tailles. Des décisions qu’on ne peut pas corriger dans leurs conséquences.
La nouvelle municipalité, qui avait pris les rênes de la ville en 2014, a forcé une modernisation de la ville. Donc : Pontorson possède des installations modernes pour l’éducation. La ville est même en train de construire un centre de la jeunesse avec une grande crèche pour une jeunesse qui doit venir. Alors : on prépare les terrains pour un nouveau quartier, destinées aux jeunes familles avec des enfants ou avec des enfants à venir.
Pour acheter des terrains la municipalité a décidé un régime spécial. Les intéressés seront classés d’après un système de points. Des points pour l’âge, des points par enfant etc. etc. Pourquoi ? Ce lotissement n’a qu’un seul but. On souhaite avoir une jeune population, avec des enfants ou avec des enfants futurs qui vont remplir la crèche et les écoles. On ne veut plus perdre de classes. Pour mieux y arriver on a imaginé des primes. 10 terrains recevront un bonus de 10.000 Euros, six terrains un bonus de 5.000 Euros. Ceci veut dire que les acquéreurs de 16 terrains recevront un cadeau social. Les acquéreurs des 13 autres terrains « ont le droit » de payer le plein prix pour leurs terrains. D’après les explications du maire, André-Jean Belloir, on compte avec les premières signatures chez le notaire pour le mois de septembre.
Pourquoi devrait-on acher un terrain à Pontorson pour y construire une maison ? Il y a assez de maisons pour un prix entre 150.000 et 200.000 Euros sur le marché tandis que la construction devrait se faire rarement à moins de 350.000 Euros. Il y a d’abord des raisons psychologiques. Bâtir sa maison c’est une action grandiose, c’est quelque chose qu’on a fait soi-même. On peut en être fier. L’autre raison s’explique par le Covid. Les jeunes familles qui ont passé des semaines dans leurs appartements préfèrent aujourd’hui leur maison avec jardin pour pouvoir être dehors si jamais une pandémie se répète.
Alors, qui viendrait à Pontorson pour bâtir sa maison. Le conseiller départemental André Denot pense pouvoir intéresser des gens de Rennes. Une idée qui semble être peu probable puisque le temps pour y aller serait trop long. On passerait le matin et le soir autour de 45/60 minutes sur l’autoroute. Par contre le prix à Pontorson est intéressant par rapport au prix de Dol-de-Bretagne ou d’Avranches. Puisque le lotissement Philipotte sera de toute façon un lotissement de dortoir, les 20 minutes vers Avranches ou les 20 minutes vers Dol de Bretagne apparaissent faisables. La fibre qui est arrivée à Pontorson puis la 5 G qui existent partiellement déjà peuvent être des arguments supplémentaires.
Retenons de toute façon dans toutes ces réflexions: dans un lotissement le prix de vente du terrain se calcule par les investissements par mètre carré, donc : prix d’achat plus coût de l’aménagement du terrain y inclus les rues à créer etc. et ensuite le ratio par mètre carré. La ville de Pontorson subventionne le prix de vente des terrains dans le lotissement Philipotte avec les impôts des Pontorsonnais. Elle crée alors deux classes de propriétaires : ceux de première classe, qui payent le plein prix et ceux de deuxième classe, subventionnés par la ville avec les impôts des Pontorsonnais.
