La municipalité de Pontorson invite les habitants de la ville à une réunion de concertation à la salle des fêtes place de la mairie pour le 19 juin à 20 heures.
De quoi s’agit-il ?
Pas moins que de la restructuration du quartier de la gare. Les conséquences de cette restructuration vont se faire sentir dans toute la ville. La circulation sera concernée ausi bien que la situation des parkings. Les plans vont avoir des effets pour les commerçants et le commerce en général.
Pour comprendre de quoi il s’agit, il faut jeter un regard en arrière. Depuis 2019 le vieux bâtiment de Districenter est une ruine. Il est à détruire. La chaîne de Discount Lidl, elle, cherche depuis un certain moment un nouvel emplacement. Située en ville, elle ne peut pas être approvisionnée pendant la nuit. La municipalité de son côté cherche une nouvelle situation pour ses services techniques.
Commence alors une série d’échange de terrains et d’immeubles qui va amener la restructuration du quartier de la gare. Lidl achète le terrain des services techniques de la ville derrière la caserne des pompiers pour 1,3 millions Euro et y construit un nouveau magasin à la pointe de la technique. Seulement : On peut difficilement y accéder si on doit faire ses courses à pied. Et: les automobilistes venant de la direction d’Avranches voient trop tard le magasin caché derrière les pompiers.
La ville construit un nouveau centre de services techniques dans la ZAC Couesnon. On a 1,3 million d’Euros pour investir, mais d’après les chiffres du budget on dépense 2,1 millions. Si on calcule les 20 % de TVA que l’Etat va restituer un jour, il reste une somme de 1,8 million net à payer. Et si on calcule 8 % d’inflation (144 000 Euros), on arrive à 1,6 million ce qui est toujours un dépassement de quelques 300 000 Euros du budget initial. « Mais », explique le conseiller départemental, André Denot, « nous possédons un bâtiment tout neuf. C’est important. » Lidl de son côté limite la casse un peu en louant son ancien bâtiment à Districenter.
Au début l’ancien maire de la ville, André Denot, avait une pensée simple. Il voulait faire acheter le bâtiment par un organisme de la région Normandie, ensuite l’abattre, et faire de l’emplacement un parking pour résoudre une situation intenable. Le centre ville de Pontorson est un mix d’habitations et de commerces. On y manque cruellement de parkings. De cette idée s’est développée peu à peu l’idée d’une gare modale », c’est à dire un ensemble de parkings, d’arrêts de train et de bus, plus la navette pour le Mont Saint Michel. Et de cetteréflexion que nous appelons « restructuration du quartier de la gare » est devenue une idée qui concerne tout le centre ville jusqu’à la structure des commerces.
La municipalité avait chargé trois cabinets parisiens qui ont établi des plans. Entre autres une pensée pour le parvis de la gare qui allait devenir une place vide, sans plus aucun sens, avec des ilôts verts, des taxis et des places dépose-minute. Les cyclistes venant de la gare devraient passer par la rue du Dr. Tizon vers la rue Couesnon, artère de circulation de la ville. Ils prévoyaient de réduire les voies pour les voitures en une et demi, d’installer des pistes cyclables à côté des parkings des voitures. Lorsque les commerçants protestent, le maire dément formellement ces idées qui avaient été pourtant documentées et dont les plans avaient été publiés dans la Gazette de la Manche. Dans des plans attachés aux documents d’un conseil municipal, les idées sur les cyclistes dirigés par la rue du Dr. Tizon vers la rue Couesnon refont surface.
A la fin d’une réunion d’information en juin 2022, la municipalité appelle les habitants de Pontorson à se manifester, à formuler des idées, des propositions et des oppositions. Et puis: rien. Aucune communication de la ville sur le nombre de participations au débat. Aucun contact avec les habitants qui se sont manifestés. Une commission dont ne sait pas qui y siège s’occupe du sort du quartier de la gare. On apprend que les travaux vont commencer à la rentrée 2023.
Sur le plan des finances on avance. Le plan pluriannuel est établi. Dans le budget 2023 le premier adjoint Vincent Bichon, responsable des finances, révèle le plan financier. Le pôle multimodal (restructuration de la gare) coûtera 4,1 millions Euros en investissement, 39 000 ont été payés en 2021, un an plus tard 36 000. Avec le début des travaux cette année on a prévu 1,3 million, en 2024 ce seront deux millions. Pour clôturer les travaux en 2025 on dépensera encore une fois 725 000 Euros. Il va de soi que l’agglomération, le département, l’Etat participent – n’excluons pas le fonds européen Feder. (1) Le maire a annoncé vouloir faire une demande de subvention.
Après tout cela on aura alors une deuxième réunion publique de concertation le 19 Juin 2023. Le plan tel qu’il a été présenté au conseil municipal n’a pas vraiment changé. L’affiche annonce qu’on peut poser des questions. Une réunion de communication alors? Suspense.
La justice par contre a déjà réagi. Le greffier du tribunal d’administration de Caen s’est adressé à l’un ou l’autre des commerçants autour de l’ancien bâtiment de Districenter. La justice souhaite savoir de quelle façon les commerçants se sentent impactés par les travaux et souhaite nommer un expert.
- Le Fonds Européen Feder
- Le fonds européen de développement régional (FEDER) intervient dans le cadre de la politique de cohésion économique, sociale et territoriale. Il a pour vocation de renforcer la cohésion économique et sociale dans l’Union européenne en corrigeant les déséquilibres entre ses régions. En France, le FEDER représente 8,4 milliards d’euros consacrés à l’objectif « investissement pour la croissance et l’emploi », en vue de consolider le marché du travail et les économies régionales. Dans le contexte national de décentralisation, la gestion du FEDER est confiée aux conseils régionaux.
- La photo en haut représente une toile de Françoise Fauvel sur le sujet de la gare vers 1880. collection privée, Photo: Helmut Wyrwich
Inforama publiera prochainement un extrait des pages de l’étude.
