Pontorson: la cité du mouton pré-salé

Une ville à la recherche de son image  

La ville de Pontorson veut se créer une image. Elle veut devenir la ville du mouton “pré salé”. La raison : actuellement c’est une ville sans image. On n’identifie cette ville avec rien.

Et pourtant : la ville de Pontorson est tout. C’est la ville centrale pour aller au Mont Saint-Michel. C’est un carrefour pour aller à Rennes, à Saint Malo, Dinard, Saint-Brieuc et pour l’A84 vers de nouveau Rennes, ou Caen, Paris, Le Havre, le Pont de Normandie. On peut joindre Paris de Pontorson, par Ducey et Alençon donc des routes nationales pour ceux qui ne veulent pas payer les péages sur l’autoroute A13. Grand avantage routier de Pontorson : dans un rayon de 100 à 120 kilomètres, il n’existe pas de péages, mais beaucoup de routes à quatre voies.

Pontorson est en plus ville d’étape. Les automobilistes qui ont fait entre 700 et 900 kilomètres de l’Allemagne, de la Belgique, du Luxembourg pour aller en Bretagne et pour faire une halte au Mont Saint-Michel, font station à Pontorson pour la nuit. Actuellement la ville rêve d’une station de service à l’hydrogène, ose alors le regard dans un future lointain. La ville de Pontorson est station aussi pour des cyclistes, qui font des centaines de kilomètres jusque dans les profondeurs de la Bretagne.

Les moutons volants, rue de Tanis, Pontorson ©Dominique Bretteville

Donc : Pontorson est un peu tout et en même temps rien. La “vraie image” manque. Et il manque la distraction pour les quelques heures qu’on passe à Pontorson. Le maire, André-Jean Belloir et son conseil municipal souhaitent changer cette situation. À la recherche d’une idée d’ancrage pour leur ville ils ont trouvé les moutons !

Pourquoi ?

Pontorson n’a que 4 500 habitants mais s’étend sur un grand espace. Des villages comme Cormeray, Curey, Boucey, Moidrey, Les Pas, Ardevon font partie du Grand Pontorson. Avec Vessey et Macey on forme même une « ville nouvelle ».

Parmi ces villages incorporés on trouve Ardevon, à huit kilomètres du centre de Pontorson. Ardevon  est le centre de l’élevage des moutons qui se promènent dans le marais salant et qui produisent ce goût inimitable du « pré salé ». La municipalité pense exploiter l’élevage des moutons pour son image. Un boucher spécialisé travaille dans la ville, les restaurants pourraient être incités à se spécialiser sur le « pré salé ». Les éleveurs à Ardevon pourraient s‘ouvrir vers les touristes, leur montrer l’élevage des moutons » racontait le maire lors d’un entretien l’année dernière. Un vaste programme dont les discussions semblent très avancées puisque André-Jean Belloir présentait l’idée lors de la réception pour le nouvel an. D’après ce qu’on entend, on pense même faire examiner la déposition d’une marque déposée. Cela est à la mode dans la Baie du Mont Saint-Michel, qui lui-même est devenu une marque déposée. Pour Pontorson on peut s’attendre à ce que la ville se verra comme cité du mouton pré salée. Une fois décidé on a l’habitude dans cette ville de réaliser sans hésitation.

L’idée n’est pourtant pas nouvelle. L’ancienne première adjointe Soulahya Belaïdi avait déjà commencé à mettre Pontorson sur le chemin avec un troupeau de moutons volants dans l’air dans la rue de Tanis. L’action fortement critiquée à l’époque par quelques membres du conseil municipal comme trop chère,  s’est développée en un succès gigantesque. Les moutons dans l’air font le tour du monde sur des photos des touristes. 

Des difficultés pourraient quand même apparaitre dans l’avenir. Dans de très longs reportages à la télévision allemande sur le Mont Saint-Michel on reportait aussi que le marais salant s’est réduit de cinq hectares depuis qu’on a remis le Mont Saint-Michel à l’eau. Ceci veut dire que l’espace de vie des moutons se réduit considérablement. A l’horizon, un problème semble se profiler pour les éleveurs des moutons dans la Baie.

Auteur/Autrice

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Back To Top