UNE VICTIME DE SON SUCCES ?

La ville de Pleine-Fougères possède un bijou dont on ne se rend pas tellement compte. Le petit restaurant « Phil à table » s’est développé en l’espace de trois ans comme un secret de gastronomie où on va avec ses amis pour les surprendre. On y rencontre aussi bien des personnalités de Bretagne que de Normandie. On y trouve aussi des restaurateurs qui y mangent lors de la journée où leur  propre restaurant est fermé. « Phil » le belge/breton a créé son restaurant de qualité comme on les trouve souvent cachés dans la campagne.

Phil à table, le restaurant belge-breton à Pleine-Fougère avec des frites comme on les trouve rarement ailleurs photo: wy.

Ce n’est pas surprenant. Il a appris et travaillé avec les grands de son métier et applique ce niveau en offrant des plats belges et français. Il coopère avec les agriculteurs et les artisans de la bouche autour de Pleine-Fougères. Sa devise : « Tout est toujours frais et local. »

Mais le petit restaurant de 22 places rue de Rennes arrive à la fin de ses capacités. On lui demande d’organiser des communions ou de fêtes de famille, etc. Mais avec 22 places ce n’est pas possible. « Phil » a essayé de s’élargir, d’acheter des maisons à droite et à gauche. Sans succès.

 Philippe Blin, le restaurateur belge, avait trouvé son amour pour la Bretagne juste avant le Covid. Il était confiné pendant un an en Belgique et ne pouvait pas entrer en France pour ouvrir son restaurant. A l’aide de son banquier et de ses économies il a tenu bon et avait accueilli ses premiers clients un mois d’hiver sur sa terrasse à Pleine-Fougères. Il ne possède pas seulement un savoir profond de cuisinier mais aussi un diplôme d’économiste de l’hôtellerie et de restauration.

Les trois bonnes âmes qui gèrent le petit restaurant

C’est ce qui l’a sans doute aidé à survivre à cette deuxième crise après le Covid. D’après ses dires il a survécu à une augmentation du prix du gaz de 73 %, de l’électricité de 38 %, des matières premières de 28 %. « Ne parlons pas des charges, des taxes, des impôts qui ont augmenté trois fois plus.»

Là où d’autres ont abandonné ou échoué, il a redressé sa carte, il a restreint ses stocks, et son restaurant est actuellement fermé le lundi et le mardi. En contrepartie il est ouvert le soir de 18.30 à 20.30 h en plus du midi où il est ouvert jusqu’à 14.30 h. Puisque la situation commence à se normaliser, il a ajouté deux nouveaux plats à sa carte. Son sens entrepreneurial lui dit maintenant qu’il faut croître, parce que sa clientèle lui est restée fidèle et demande même plus. Alors : va-t-il être une victime de son succès ? Va-t-il quitter Pleine-Fougères pour un autre lieu ? Rien n’est sûr dans cette affaire, qui sera une affaire à suivre.

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