La ville de Pontorson a de bonnes idées pour la célébration du 8 mai 1945. Mais d’une certaine façon elle n’arrive pas à les exécuter bien et professionnellement. Il y a beaucoup de participants dans l’organisation qui ne coopèrent pas et qui ne communiquent pas.
Au fond le 8 mai commence déjà le 7 pour les collégiens. Dans la salle des fêtes de la mairie tout le monde se réunit pour une conférence du général Pondaven. C’est un cours magistral de civilisation qu’il donne. L’année dernière il a raconté comment la Deuxième Guerre Mondiale a commencé et ce que c’était le régime Nazi qui a mis le monde à feu et à sang. Il projette des photos au mur et il raconte. C’est une heure d’instruction civique comme on ne peut pas mieux la faire pour la jeunesse et pour la convaincre de la valeur de leur liberté. Ensuite les élèves déposent des fleurs au monument aux morts. Cette année, il parle du débarquement il y a 80 ans. Seulement : une communication de cet événement n’a pas lieu. Le général espère que la ville publie au moins une photo sur son site facebook.
Le lendemain le programme officiel, avec les drapeaux des anciens combattants, avec une messe, où on remarque qu’une partie des pompiers, et non des moindres, reste devant l’église. La nouveauté dans la cérémonie du 8 mai 2024 : Il ya des enfants qui lisent les noms des morts, accompagné par un micro qui ne veut pas fonctionner. Le “mort pour la France” comme réponse du publique est accompagné de la musique rock qui sort d’une des maidons près du monument. Etrange atmosphère pour un moment de recueillement commémorant les hommes et femmes qui ont laissé leur vie pour la liberté de leur pays. Les journalistes qui accompagnent la cérémonie remarquent bien ces imperfections et ils restent sur leur faim. Les anciens combattants n’ont pas l’habitude de communiquer les noms des médaillés. La ville ne communique pas les noms des jeunes qui lisent les noms des morts. Et visiblement personne n’a eu l’idée de tester le micro avant et de prendre contact avec les propriétaires des maisons autour. Le maire André-Jean Belloir a bien remarqué ces dysfonctionnements. Il a annoncé des améliorations pour l’année prochaine.
Visiblement il faut un organisateur pour le total de la cérémonie. Les journalistes, qui ne réportent déjà plus beaucoup sur Pontorson, se plaignent d’un manque d’information. Puisque la ville informe sur le programme de la ville et les combattants ne communiquent pas, on ne sait rien su le détail. On ne sait rien sur les colombes qu’on laisse voler à la fin et on ne connait pas les noms des jeunes filles qui lisent les noms des morts.
Pour le 8 mai 2024 on peut avoir une impression étrange. D’un côté on a une cérémonie officielle pour la fin de la guerre il y a 79 ans, suivi par une 50aine des personnes, d’autre côté une journée fériée que les touristes utilisent pour visiter le Mont Saint Michel. Et sur le plan national l’arrivée de la flamme olympique à Marseille, le beau temps, les plages et les vacances courtes sont les sujets majeurs. A Pontorson, c’est le bruit d’un marché bien fréquenté qui entre dans la messe. En somme c’est une journée qui s’est vidée de sens pour la majorité de la population. Le 8 mai est devenu un jour d’événement cérémoniel qui ne touche plus la population. L’ancien président Valéry Giscard d’Estaing, qui avait senti ce contraste et qui a senti que cette journée allait se vider de sa substance avait voulu abandonner cette journée fériée. Devant le tsunami des protestations il avait reculé.